• Mercredi 19 Décembre 2012,

     

    Quoi ? Tant de semaines déjà passées à vous languir de ma personne, jeunes demoiselles ? Il fallait bien ça à votre humble serviteur pour secourir, en diapason avec son âme juste et charitable, à la fois le monde et son bulletin de premier trimestre (je vous laisse deviner laquelle de ces quêtes a eu le plus de succès). D’ailleurs, bien qu’étant disposé, à la faveur de la période enchanteresse de Noël, à offrir à vos jolis minois le récit de mes fantasques aventures, je me vois dans l’obligation de faire momentanément l’impasse sur ce qui restera aux yeux du monde le plus héroïque sauvetage du XXIe siècle (si seulement ces mécréants de journalistes avaient bien voulu en parler !).

    En effet, je me dois aujourd’hui de prévenir la corporation des producteurs de cinéma de l’importance croissante d’un engouement nouveau des jeunes adolescent(e)s pour un phénomène particulier. Car oui, à peine quelques jours après la sortie du dernier Twilight, il faudra bien se l’avouer : exit, vampires, loups-garous, sorciers, dragons et compagnie ! Alors que les producteurs rivalisent d’idées novatrices pour remplacer nos suceurs de sangs ou agitateurs de bâtons préférés, en tablant sur des films de zombies, de chasseurs de sorcières ou de géants, ou encore apocalyptiques, ces aimables destructeurs de cervelle ne remarquent pas la montée en puissance de ce qu’on appellera ici le phénomène poneys (qu’on apparentera également aux licornes, histoire de mêler un peu de merveilleux à tout ça).

    Le phénomène poneys (je le répète pour que ça s’ancre bien dans votre mémoire).

    Je sais qu’au premier abord, ça peut vous paraître un peu fou. Cependant, réfléchissez bien : Hello Kitty, Pucca, Monster High, Justin Bieber, les cookies, les mangas… Toutes ces choses à la mode, quoi ! Eh bien vous voyez le rapport ? C’est « kawaï » (ce mot me donne un frisson d’angoisse rien qu’à l’écrire).

     

     

    Poneeeeeeeeeeys Powaaaa !Ooooh trop mimi *o* Regardez ces yeux de, heu… plastique !

     

    Pour preuve, et à tout hasard, aller sur Deviantart et regarder les groupes. Je… ce lien se suffit à lui-même, pas vrai ? Je compte… Première page : un groupe « Ponies for everypony » avec la mention « super » ; pareil pour les pages 2 et 3. Tapez « pony » dans la barre de recherche, et c’est 206 pages de groupes qui apparaissent (après vérification, seules les 100 premières pages sont effectives, mais ça nous donne quand même plus de 1000 groupes en rapport avec les poneys, avouez que c’est géant !). Je sais que ces chiffres ne signifient rien pour certains d’entre vous, mais pour vous donner un nombre approximatif, multipliez ce nombre par 100 et imaginez qu’il s’agit du nombre de groupes Facebook sur les poneys. Si ça ne vous dit toujours rien, alors c’est que vous êtes tombés sur ce blog d’une manière surprenante, et de toute manière je ne peux rien pour vous (ou alors, vous pouvez encore vous représenter une manifestation de 1000 éleveurs ayant chacun amené 20 poneys sur le Champ de Mars à Paris, et ça vous donne une idée des personnes impliquées dans ce phénomène sur le site sus-indiqué).

    D’ailleurs, je me suis quelque peu documenté sur le sujet, et j’ai trouvé des tonnes d’infos intéressantes que malheureusement, je n’ai pas très envie de vous faire partager tant l’argot scientifique utilisé est pointu (comprenez : j’ai encore oublié mon dictionnaire français/kév1). Cependant, vous pouvez toujours retrouver ces informations dans mon fameux essai « Qui veut gagner des Poneys ? ».

     

    Bien. Je viens de me rappeler le sujet de cet article : « A la rescousse des producteurs de cinéma ». En bon sauveur de l’humanité, je vais donc passer sur les détails techniques de l’ethnie des poneys (détails dont tout le monde se fout bien, soit dit en passant) pour me concentrer sur ce qui mérite bien plus d’attention, c’est-à-dire des idées de scénarios pour aider le monde du cinéma. Car oui, chers producteurs, il me semble que vous ayez bien besoin d’un petit coup de pouce. C’est ainsi que, après avoir étudié le scénario des blockbusters américains et autres films à succès, j’ai pu rédiger un algorithme capable de créer un résumé de scénario contenant des poneys. J’ai donc décidé de vous en présenter quelques uns (bien sûr, mes idées sont sous droit d’auteur !).

     


     

    Scénario n°1 :

    Après la mort de sa propriétaire et de son mari, Chiquenaudon de la Tournoyère du Beau Pré vit malheureux chez la sœur de celle-ci, en compagnie de sa famille qui ne fait que tourmenter le pauvre poney. Quelques jours après son troisième anniversaire, Chiquenaudon de la Tournoyère reçoit une mystérieuse enveloppe contenant sa convocation pour sa première rentrée à l’école de dressage magique de Foinrocher. Malgré les efforts de ses propriétaires pour le retenir parmi eux, le centaure Barbacus, qui deviendra bientôt l’un des plus proches compagnons de Chiquaudon de la Tournoyère , emmène le jeune poney vers son destin et l’introduit dans le monde merveilleux de la magie. Ainsi, Chiquaudon de la Tournoyère découvre que, bien plus qu’un simple équidé, il est en réalité une licorne capable de jeter des sorts à l’aide de sa crinière magique. Débute alors une grande aventure pour lui et ses deux amis, Roger-Micmac du Biais et Isabelle l’Enflammée Bingo, durant laquelle ils devront affronter les forces du Mal. En effet, Chiquaudon de la Tournoyère est l’Elu, le seul qui ait jamais survécu à une attaque de Foucard Billy, la vilaine licorne qui a tué ses précédents propriétaires ainsi que sa sœur jumelle peu après leur naissance. Apprenant à contrôler ses pouvoirs, Chiquaudon de la Tournoyère va donc devoir travailler dur afin de vaincre son ennemi vital, qui cherche à tout pris la mort de la seule licorne capable de l’anéantir.

     

    Scénario n°2 :

    Dans la Rome antique, Nillirinia est une jeune ponette d’origine thrace et esclave du tout-puissant dresseur Caïus, célèbre organisateur de jeux du cirque. Forcée de transporter le matériel des gladiateurs, elle accepte toutes ses railleries et ses coups jusqu’au jour où son compagnon et son fils sont tués dans l’arène lors d’une course hippique. Anéantie, elle sombre peu à peu dans le désespoir et s’apprête à se laisser dépérir quand, un an plus tard, un vieux cheval sur le point de mourir lui avoue qu’il s’agissait d’un coup monté de Caïus et qu’il en a été, bien malgré lui, l’exécuteur. Cette révélation s’achève sur le dernier souffle du vieux cheval. Nillirinia se jure alors de venger sa famille et de prouver à tout l’Empire qu’une seule ponette peut renverser des montagnes.

     

    Scénario n°3 :

    Bertrand est un simple poney, rédacteur au journal Poneynews et amoureux de sa collègue Suzie-Bentô. Pourtant, son histoire n’est pas banale : abandonné à la naissance dans une soucoupe volante, Bertrand est en réalité une licorne extraterrestre qui agit pour le bien de l’humanité sous l’identité de Wunderponey. Mais un jour, son ennemi juré, DarkLicorne, lui aussi venu d’une autre planète, se met en tête de détruire sa réputation de super héros et fait croire au monde qui l’admire que Wunderponey est en vérité un odieux équidé qui a kidnappé la belle Suzie-Bentô. Alors, pour Bertrand, le temps est compté…

     


     

    Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Si ça intéresse un lecteur dont le métier est de produire des films, qu'il n'hésite pas à me contacter, j'ai tout plein d'idées ! J'ai d'ailleurs été ravi de vous faire partager cette merveilleuse passion que sont les poneys et les licornes, j'espère que vous l'adopterez !

    Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël !


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  • Vendredi 2 novembre 2012,

     

    Cette semaine, toujours pas de petits chats à sauver (Youtube doit pourtant en regorger, mais je n'avais pas le courage d'y aller). Alors, je m'attarde sur une information certes assez peu récente, mais importante à mes yeux.

    L'entrée de "LOL" au Petit Robert.


     

    « Cher Robert,

    Je te prierai de ne plus te foutre de notre gueule, une expression que, j'espère bien, tu as intégré dans tes belles pages en papier recyclé. En plus d'éditer ton dictionnaire de l'année 2013 alors que nous n'avons pas encore fêté la venue de l'été 2012, tu as un comportement éhonté. LOL n'est en effet pas un mot, pas plus que Cindy Sander n'est une chanteuse.

    A l'avenir, je te demanderai donc de faire preuve de plus de maturité, et de devenir enfin un "grand" dictionnaire.

    Cordialement,

    W., francophone et pro-Larousse.

    PS : Mes excuses aux amoureux des papillons. »

     


    Désolé pour tous ceux qui étaient encore bernés d'illusions. Car oui, "LOL" est bien entré dans le dictionnaire. D'ailleurs, il sera bientôt suivi de "kikoo", "kévin" ou encore "/brique/".

    Et pour vous détruire encore plus, j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit PAS ici de la dernière édition du Dico des mots, mais bien de celle du Petit Robert. Paix aux âmes de Richelieu et Valentin Conrart, pères fondateurs de l'Académie française.

    Fort heureusement pour nos fragiles cerveaux, il existe encore des dictionnaires à peu près purs, comme le grand Larousse (n'y voyez là aucune mention à une quelconque opinion politique) qui n'a pas succombé à cette infamie de langage (bien que l'opprobre éternelle se soit tout de même jetée sur lui pour avoir ajouté des verbes comme "tweeter" ou modifié la définition de "ami" et "mur" en faveur des réseaux sociaux).

    Robert, la revanche d'un diable. Satan a enfin sa propre bible.

    A cette occasion, je remercie également l'Académie française pour sa lenteur de réflexion (même si je regrette de ne pouvoir sauver ses membres à la lumière de leur âge). En effet, étant arrivés à la lettre R en 22 ans, il y a fort à parier que l'honteux acronyme aura disparu de notre vocabulaire quand nos anciens retourneront à la lettre L (par sûr pour "tweet", mais je m'en remets à leur sagesse passéiste). Ou alors, il y a quelques chances pour que je sois déjà mort depuis un petit bout de temps (de manière héroïque, je l'espère).


    La nuit est claire. Du haut de sa sinistre bâtisse de l'avenue Coubertin, le vent caressant ses rares cheveux strictement rabattus sur le sommet de son crâne, le directeur savourait un cherry en même temps que sa victoire sur le monde et l'esprit humain.

    « Lol. » pensa-t-il, un sourire vicieux fixé sur ses lèvres serrées.

    De son élégant balcon forgé d'arabesques et de feuillages dorés, il pouvait voir, à travers les multiples fenêtres qui donnaient sur la rue, des ménages, isolés ou en famille, dont l'éclairage tamisé laissait deviner les activités. Télévision, ordinateur, téléphone... Pas un seul Scrabble à l'horizon, aucun vieillard penché sur son mot croisé, et pourtant, la réussite lui ouvrait les bras. Bientôt, il dominerait les Français : il leur imposerait leur vocabulaire, ferait et défairait leur célébrité en proposant au plus offrant son nom dans la partie Noms Propres.

    Alors qu'il écoutait le ronronnement des voitures en contrebas, un brouhaha étouffé se distingua dans le couloir. Etonné de la présence tardive d'employés dans le bâtiment, il posa son verre de cherry pour déterminer qui pouvait encore traîner à cette heure-ci. Soudain, trois coups contre la porte lui indiquèrent l'identité des visiteurs.

    « Monsieur le directeur ? C'est Matthieu Damon, de la DGSE. Ouvrez immédiatement ! »

    Le directeur balaya la pièce du regard, à la rechercher d'un tisonnier pour se défendre, mais il n'y avait pas de cheminée dans son bureau. Qu'importe, il allait devoir s'enfuir.

    En tachant de faire le moins de bruit possible, il enjamba le parapet et se laissa glisser tant bien que mal le long des barreau. Il avait certes perdu la souplesse de sa jeunesse, mais ce petit détail ne devait pas l'empêcher de gouverner le monde. Au moment où l'effroyable monsieur Damon défonça la porte (pourtant pas fermée à clef, mais que voulez-vous), le directeur atteignit la balustrade du balcon d'en-dessous. Il se tint une seconde en équilibre sur celle-ci, puis sauta sur le sol. Tandis que les agents affolés le cherchaient dans son bureau, il s'enfuit en courant du siège de sa maison d'édition.

    « Il est dans la rue, il s'échappe ! »

    Matthieu Damon baragouina quelque chose qui ressemblait fort à une insulte à l'encontre de ses subordonnés, avant de se lancer à la poursuite du traître. Mais déjà, celui-ci mettait en route le moteur de sa Lamborghini Aventador DCI 600CV 60L/100Km et effectuait un démarrage à 60km/h en moins de 3 secondes.

    « Même nos Méganes coupées ne seront pas assez puissante pour le rattraper, nous devons lui tendre un piège ! »

    Au même moment, au bout de l'avenue apparaissait un mystérieux personnage vêtu d'un costume à la fois élégant et intimidant ; le textile moulant laissait deviner une beauté parfaite et un corps athlétique. Plissant ses yeux d'une manière suave, deux rayons laser bleus jaillirent de ses iris qui crevèrent le pneu de l'automobile luxueuse. Cependant, elle continua sa course effrénée en direction d'une jeune femme qui traversait la route avec une poussette, alors même que le conducteur avait perdu le contrôle de son véhicule. N'écoutant que son courage, le jeune homme intrigant se jeta au devant de la voiture folle afin de protéger la veuve et l'orphelin. A l'aide de sa musculature impressionnante, il réussit de justesse à stopper la Lamborghini. Dans un même mouvement, il adressa un sourire amical à la jeune mère sauvée puis sortit violemment le directeur de sa voiture. Il le ligota à un lampadaire et disparut presque aussitôt.

    Quand l'agent Damen arriva sur les lieux, il fut très surpris de trouver le fugitif ainsi capturé. Sur son front, un post-it indiquait :

    « Cadeau de Noël en avance. L'humble W. »

    ***

    Depuis la haute tour de verre qui s'élève au centre de Paris, un homme contemplait le ciel en se demandant si la température extérieure correspondait bien à celle indiquée par sa collègue plus tôt dans la soirée. Il se retourna et hocha la tête.

    « Merci à vous, monsieur W. Vous avez contribué à l'arrestation d'un de nos pires ennemis. Vous savez combien il est important pour nous de préserver l'équilibre précaire de notre langue. De lui dépend notre audience, et puisque nos téléspectateurs meurent déjà par dizaines chaque jour... »

    Son interlocuteur lui serra la main.

    « C'est toujours un plaisir, monsieur Romejko. »


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